L’organisation de l’action ne dépendant pas du programme officiel du contre-sommet, les forces de l’ordre ont été prises par surprise. En témoigne le dispositif policier très léger : quelques véhicules de la police municipale et des motos de la gendarmerie ouvraient la circulation et encadraient, de loin, le cortège festif.
Si beaucoup de manifestants s’attendaient à ce que le cortège soit stoppé à sa sortie du camping, celui-ci a pu continuer sa route sans heurts avec les forces de l’ordre.
Festif et revendicatif, l’événement devait montrer la présence des militants anti-G7 à Hendaye :
« On est totalement invisibilisés, les autorités et les organisateurs ont décidé de nous faire nous rassembler loin des centres-ville. Là , on décide enfin de montrer notre force quand et où on veut, sans la permission de l’État ou des organisations qui lui sert d’interlocuteurs. »
Pour être visibles, les manifestants n’ont pas lésiné sur les moyens : une charpente, haute et large de plusieurs mètres, trône au milieu du cortège.
Mais cette grande structure en bois, fabriquée sur le camp de base du contre-sommet, n’est pas uniquement un moyen d’attirer le regard des touristes et des habitants.
C’est également un clin d’œil aux liens qui existent entre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et des militants basques :
« Lorsque nous étions en lutte contre l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, des Basques sont venus sur la ZAD. Ils y ont laissé une cabane : l’ » ambazada ». Aujourd’hui, on les remercie en fabriquant, dans le Pays basque, sa petite sœur, symbole de la convergence entre nos combats. »
Destinée au village alternatif dans le centre d’Hendaye : l’« AmbaZADaxoa » a été amenée à bon port, grâce aux efforts de plusieurs dizaines de personnes. Sur le trajet, une pause a été observée devant l’hôpital Marin, dont le personnel est en grève. L’occasion pour les manifestants anti-G7 d’exprimer leur solidarité avec le mouvement social en cours. Un soutien apprécié par les infirmières sorties filmer le cortège et scander ses slogans.
Texte : Nicolas Mayart
Images : Léo Tixador